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Quand transformation digitale et agitation se confondent

Le numérique devait simplifier les choses. Mais dans beaucoup d’organisations, il a surtout accéléré… le désordre. Et si la vraie transformation consistait à ralentir ?

Quand tout bouge sans avancer

Depuis quelques années, les entreprises vivent dans un bruit permanent : celui des notifications, des réunions, des dashboards et des projets parallèles. Elles avancent tout le temps mais vers où ? Quand on creuse, on découvre que la plupart des “plans de transformation” ne transforment pas grand-chose. Ils occupent les équipes, mobilisent les directions et rassurent les investisseurs mais sur le terrain, la réalité reste la même : des process rigides, des décisions lentes et des outils qui doublonnent. Le problème, c’est que l’agitation donne l’impression d’avancer. Elle devient une performance en soi : « On a un comité digital tous les mardis. On vient d’installer un nouvel outil de suivi. On lance un POC sur l’IA générative.” L’énergie dépensée est réelle mais la direction reste floue.

Quand le “faire” prend le dessus sur le “pourquoi”

La transformation numérique est souvent abordée comme un chantier technique : on installe, on déploie, on forme. On se questionne rarement sur le pourquoi fait-on tout cela ? Les organisations adorent les outils parce qu’ils donnent une impression de contrôle. Un logiciel c’est concret, un tableau de bord, mesurable.  Il y a une phrase que j’entends s ouvent : “On n’a pas encore trouvé le bon outil » mais la vérité, c’est que l’outil n’a jamais remplacé la clarté du besoin. Tant qu’on ne sait pas ce qu’on veut faire évoluer dans la culture, le numérique ne fera qu’ajouter des couches de complexité.

Ralentir pour mieux transformer

Transformer, ce n’est pas aller plus vite : c’est aller mieux, dans une direction assumée. Les entreprises les plus matures ne sont pas celles qui lancent le plus de projets, mais celles qui savent en arrêter. Celles qui osent dire : ce projet-là n’a plus de sens, celles qui privilégient la cohérence à la vitesse. Ralentir, dans le numérique, ce n’est pas être en retard. C’est retrouver la capacité de choisir, de hiérarchiser et de dire non. A force de tout vouloir transformer en même temps, on finit par ne plus rien transformer du tout. L’agitation rassure, la transformation dérange mais c’est dans ce dérangement que naît le vrai progrès.

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