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Faire simple en numérique demande plus de courage que de faire compliqué

Tout le monde veut des expériences simples: des interfaces épurées, des parcours fluides, des outils intuitifs. Rares sont les projets qui y parviennent vraiment. Parce que la simplicité dans le numérique, n’est jamais naturelle : c’est un choix, un tri, un renoncement.
Et ça, c’est beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît.

Le confort du complexe

Dans un projet digital, faire compliqué est souvent plus rassurant pour les collaborateurs, pour les directions ou pour les chiffres. On empile les fonctionnalités, les slides, les sprints, les réunions. On montre qu’on a réfléchi, qu’on a tout prévu, qu’on occupe le terrain.

Aujourd’hui présenter un projet complexe donne l’illusion du sérieux. Pourtant, plus on ajoute, plus on disperse et plus l’utilisateur se perd. La surcharge fonctionnelle est devenue la norme. Chaque équipe veut SA page, SON bouton, SON KPI. Résultat : des outils trop bavards, des sites qui peinent à dire l’essentiel et des parcours qui s’étirent jusqu’à perdre leur sens.

Le courage du peu 

Faire simple en numérique, c’est avoir le courage du clairement utile. C’est dire : “voilà ce qui compte, le reste est superflu.” C’est assumer qu’un bon parcours, ce n’est pas celui qui en fait beaucoup mais celui qui guide bien. Simplifier n’est pas une perte, c’est un acte de design stratégique. Accepter que tout ne sera pas fait mais que ce qui reste sera cohérent, clair et durable.

Simplifier n’est pas appauvrir

Dans les projets numériques, la simplicité est souvent vécue comme une perte : moins de fonctionnalités, moins de pages, moins de “ça aussi, on pourrait le faire”. C’est pourtant une forme d’exigence qui demande de hiérarchiser, de couper, de reformuler, de tester, d’écouter. Elle ne se décrète pas : elle se construit.

Aujourd’hui faire simple en numérique, c’est résister. Résister à la tentation de tout intégrer. Résister au culte de la nouveauté à tout prix (coucou l’IA). Résister à la complexité qui flatte les egos mais fatigue les utilisateurs. Parce qu’au fond, le vrai progrès digital qu’est-il ? Ce n’est pas de faire plus mais de faire mieux. A l’ère où le numérique devient tentaculaire, faire simple devient acte de résistance.

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